C’est au volant de notre voiture de location que nous partons découvrir le Nord de la Thaïlande. En effet, François s’est levé tôt ce matin pour aller chercher notre moyen de locomotion à l’aéroport de Chiang Mai. Le temps de boucler nos valises et nous voilà partis sur les routes mais cette fois-ci en tant que conducteurs ! Une fois, compris la règle de « le plus gros gagne » et une fois habitués aux divers autres utilisateurs de la route (poules, éléphants, tuk-tuk, tracteurs, scooter, car,…) nous trouvons que la conduite en Thaïlande est assez simple.
Notre premier arrêt se situe aux « Chiang Dao Caves », des grottes où nous sommes entraînés derrière une charmante dame locale portant une lampe à pétrole à travers quelques boyaux. On y admire des stalactites aux formes diverses (grenouille, éléphants, serpents, lion,…. Avec un peu d’imagination, bien sûr) et quelques autels pour Bouddha. On y croise aussi beaucoup de chauve-souris et, à l’entrée de la grotte, des poissons-chats sacrés que l’on peut nourrir pour améliorer notre âme.
On prend notre repas de midi dans un tout petit restaurant où la serveuse fait amener nos plats par son fils pour le prendre en photo à côté de chacun de nos enfants. On reprend la route jusqu’à Tha Ton au bord d’une jolie rivière. Au réveil, nous trouvons, installées devant la porte de nos chambres, trois charmantes dames aux tenues traditionnelles avec leur étal de bijoux et autres tissus. Etant pratiquement obligés de les enjamber pour pouvoir passer, nous faisons nos premiers achats de souvenirs en faisant attention d’acheter des quantités équivalentes aux trois vendeuses sous peine de regards très très contrariés. Nous poursuivons notre road trip jusqu’au village de Mae Salong, sorte d’enclave chinoise en pleine Thaïlande. Les menus et les affiches sont en Yunnanais ; bon il faut dire que cela n’augmente pas de beaucoup nos difficultés de compréhension, n’étant en fait pas des experts en alphabet thaï. Nous trouvons un restaurateur parlant un peu l’anglais et mangeons une spécialité locale, le pied de porc braisé avec des petits pains vapeurs. Pas léger léger mais bon !
Après un petit tour au marché, on repart pour Sop Ruak, le point de jonction entre les trois pays du triangle d’or : Thaïlande, Myanmar, Laos. C’est un coin, très touristique où on fait notre troisième marché de la journée, aïe aïe aïe. On admire le Laos et Myanmar depuis différents points de vue dont un temple et on regarde couler le Mékong. Ces deux derniers jours, nous avons pu constater la brume presque omniprésente dans toute cette partie de la Thaïlande en cette saison liée surtout aux feux que les paysans allument pour brûler leurs champs avant les nouvelles plantations. Ces feux sont partout et amènent dans l’air cette brume si particulière. Elle ternit toutes nos photos de paysages mais donne au coucher du soleil et au lever de lune des couleurs incroyables.
Pour terminer cette deuxième journée de route, nous partons chercher notre camping de cette nuit, recommandé par nos amis Belges venus en reconnaissance quelques temps plus tôt. Nous nous arrêtons donc dans un camping tenu par un couple Suisso-Thaï qui a installé des tipis sur sa propriété. L’idée est de construire un camping avec des habitations de plein de régions différentes du monde. Actuellement, les maisons-tipis sont terminées et les maisons-africaines sont en bonne voie. On y passe une soirée placée résolument sous le signe de la bonne ambiance et du « take it easy ». Nos enfants jouent avec les deux charmantes filles du couple et passent eux-aussi une excellente soirée. Nous regagnons nos tipis en fin de soirée et profitons d’une belle nuit plus au frais dans ces logements atypiques et très confortables.
Le lendemain, nous prenons congé de nos hôtes non sans regret en profitant encore d’un délicieux petit-déjeuner avec du VRAI PAIN maison. Cela nous avait beaucoup manqué ! Nous suivons les conseils de notre hôte et partout sur la route qui relie Chiang Kong à Phayao. La route longe le Mékong et la frontière laotienne pendant quelques temps avant de repartir en direction de Chiang Rai, notre point de chute pour la nuit. La route en elle-même, est magnifique, elle serpente à travers les montagnes et les vallées. La pente est parfois très abrupte mais la route est en très bon état. Les paysages sont beaux mais toujours brumeux et certains points de vue se révèlent un peu décevant. Promis, on reviendra visiter cette région à une autre saison pour pouvoir comparer ! Nous arrivons donc en fin d’après-midi, un peu fatigués de la route, au White Temple, près de Chiang Rai. Ce temple moderne ( 1997 ) et encore en cours de construction allie spiritualité et modernité, ou quand Bouddha rencontre Matrix, Harry Potter et les mignons dans un décors digne de Disneyland ou de l’univers de Zelda pour les connaisseurs.
On y fait une chouette visite talonnés toutefois par un groupe de touristes chinois voulant immortaliser chaque recoin du temple avec Romane. Cette dernière se prête tranquillement au jeu ainsi qu’Alix une fois celle-ci repérée. Samuel voyant le tableau préfère filer à l’anglaise et enfoncer plus profondément son chapeau sur sa tête. Les photos, il a donné ! On reprend notre voiture pour se rendre à notre hôtel choisi librement par les filles dans notre guide. Ca tombe bien, il y a de la place pour nous et un super parking pour notre voiture, dans l’enceinte du temple d’à côté. Nous mangeons dans un restaurant également choisi par notre nouvelle agence de voyage (ROMALIX and Co) qui nous a prévu un plan des visites du lendemain avec arrêts restauration et shopping inclus.
On démarre la matinée par de l’école et entamons notre visite de Chiang Rai par un délicieux restaurant vietnamien au décor improbable. L’après-midi se passe à suivre les filles à travers les rues de la ville en visitant un marché et quelques temples sous une chaleur locale. On finit la boucle juste juste à temps pour reprendre nos bagages et nous diriger vers la gare routière où nous attend Nok, notre chauffeuse qui doit nous emmener au Bambou nest, sa pension en dehors de la ville dans les montagnes pour ces deux prochaines nuits. La route qui y mène est déjà une attraction à elle toute seule. Elle quitte rapidement tout damage et grimpe de plus en plus défiant toutes les lois de la gravité. La dernière pente nous fait même quelques frayeurs tant nous pensions impossible d’y faire monter une voiture. Eh ben, en fait oui et les locaux la font même en scooter !!!! Nous passons notre première soirée en compagnie du seul autre client présent, un Suisse de Lucerne. Nos hôtes nous allument un feu de bois et nous y cuisons des patates douces avant de lire Harry Potter sous les étoiles.
Nous regagnons ensuite nos lits de bambou sous moustiquaires pour y passer notre première nuit entourés des bruits des crapauds, tookays et de tas d’autres espèces non identifiées.
Le lendemain, nous partons en excursion dans la cambrousse environnante avec notre guide, « Loï » et ses deux chiens. La promenade est placée elle aussi sur le thème du bambou. Nous grimpons dur quelques temps et puis, au milieu de nulle part, notre guide nous dit qu’on va pique-niquer ici. Nous passons l’heure suivante à le regarder (et vaguement l’aider) nous construire une table en bambou, faire un feu, cuire du riz et des œufs dans les bambous et créer des brochettes de poulet, toujours en bambou ! Bouddha n’est pas oublié et a sa part du repas sur un autel préparé également par notre guide. On termine notre festin par de l’ananas incroyablement bon et on repart pour une grosse heure de marche dans la jungle qui nous mène jusqu’à des « hot springs » trop chauds pour la baignade, 56 degrés quand même. La suite de la balade se passe en pirogue sur la rivière pour quelques visites de villages. Les maisons sont sur pilotis et en-dessous vivent les cochons, les poules et les chiens. On achète de la glace thaï (lire glace pilée couverte de sirops de différentes couleurs et de lait condensé sur lit de morceau de toast….). On croise aussi des coqs sous cloche destinés au combat.
La fin de la balade nous ramène auprès de bassins chauds moins chauds et donc baignables mais la chaleur ambiante ne nous donne pas envie de cuire plus et nous n’y trempons que les pieds pendant que d’autres y font cuire des œufs, sic ! Retour au nid pour une deuxième soirée au coin du feu avec des nouveaux arrivants, une famille suisse (incroyable) avec trois enfants ! Les 6 plus jeunes se lancent donc dans une partie de cache cache effrénée pendant que les parents discutent. Très chouette. Nous repartons le lendemain pour une journée de transfert en direction de Ko Chang et des retrouvailles familiales avec les Waefler-Mauris.
Notre séjour au Bambou Nest aura eu sa petite frayeur tout de même.
Lors de la balade Alix a perdu son appareil photo quelque part dans la brousse. Notre guide vraiment dévoué était reparti dard dard refaire toute la marche pour essayer de le retrouver, une première fois de jour et une seconde de nuit car il avait pensé à un autre endroit où l’appareil aurait pu tomber (on vous l’a dit, vraiment dévoué !) Malheureusement sans succès. L’histoire se termine plutôt bien puisqu’au matin, au moment de notre transfert pour l’aéroport de Chiang Rai, nous tentons un dernier arrêt près de la rivière et le retrouvons dans un fourré à peine humidifié. Le Saint Patron des objets perdus nous aura quand même drôlement bien accompagné pendant ce voyage.
Une réflexion sur « Dans les brumes du nord »
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